Saint-Aupre au passé
L'Histoire de France vue de Saint-Aupre
Les délibérations des conseils municipaux de la période révolutionnaire et du XIXième siècle portent principalement sur l'énoncé des lois, la création et l'entretien des chemins, la réparation des bâtiments communaux, mairie, église, école, l'octroi etc… Certaines d'entre-elles, toutefois, débordent le cadre communal et nous rendent compte, parfois de manière très imagée et dithyrambique, des grands moments de notre Histoire de France.
Le trou Rosset
Peut-être au cours de promenade dans les environs avez-vous découvert des trous profonds d’un aspect peu naturel et vous êtes-vous posés des questions sur leur origine?
Il y en a plusieurs sur notre commune qui sont des témoins de l’histoire de notre village et de son activité industrielle et économique au cours des siècles derniers. Il s’agit en fait d’anciennes carrières exploitées pour l’extraction de pierres calcaires ou d’une sorte de kaolin.
Saint Aupre et ses pauvres
Quand on lit les délibérations des conseils municipaux, depuis leur création à la Révolution jusqu’au milieu du XXième siècle, on ne doute pas de l'extrême pauvreté de la majorité des habitants. On ne doute pas non plus des faibles ressources de la commune qui doit faire face essentiellement à l'entretien et la création des chemins, puis à la création des écoles, ou la construction de l'église, etc… Difficile, dans ces conditions, de venir en aide aux pauvres et indigents de la commune. Toutefois, quelques particuliers riches et généreux, puis les élus, vont peu à peu mettre en place des aides pour les plus malheureux.
La première manifestation de cette générosité remonte à l'an de grâce 1681, où dans son testament (reproduit in extenso dans le livre de l'histoire de Saint Aupre), le Noble André de Maximy lègue la gestion de son héritage à l'Hôpital Général de Grenoble. Ce dernier, entre autres dispositions, se doit de verser une rente annuelle de 300 francs pour apprendre un métier à 3 pauvres garçons, ou bien marier 3 pauvres filles de la commune.
Saint-Aupre-Les-Deux-Eglises
Saint-Aupre compte deux clochers et deux églises. Rares sont les communes rurales qui ont cette particularité. Saint-Aupre pourrait s’appeler Saint-Aupre-Les-Deux-Eglises et faire concurrence à Colombey-Les-Deux-Eglises, rendue célèbre grâce au Général de Gaulle. Pourtant, jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle, il n’y avait qu’une église et pas de clocher.
Elle était située au village à son emplacement ou proche de son emplacement actuel. Elle fut fermée et interdite au culte à partir de 1793 pendant la révolution, puis réouverte en grande pompe en 1804 après la signature du concordat par Napoléon, un concordat qui imposait à l’Etat, donc en partie aux communes, d’entretenir les bâtiments dédiés au culte (églises, presbytères) et d’offrir un traitement convenable aux prêtres (appelés curés, desservants ou recteurs).
Dès sa réouverture, l’église doit être réparée. C’est Monsieur le Maire qui doit avancer les frais de cette réparation, soit 418 francs, dont le remboursement sera différé chaque année jusqu’en 1814, compte tenu de la pauvreté de la commune. L’état de l’église préoccupe les habitants. Elle nécessite des réparations, elle est trop petite, incapable d’accueillir tous les fidèles pour les fêtes carillonnées et les enterrements.
En 1835, quelques habitants, sans doute riches, mais surtout très généreux, font une donation à la commune de plusieurs biens immobiliers. Cette donation est faite à la
condition que le produit de la vente de ces biens soit, en priorité, dédié à l’église pour sa restauration et son agrandissement sur l’emplacement actuel, au presbytère, puis à la maison commune…
L'école publique
Depuis la plus haute antiquité et jusqu’à la Révolution, l’enseignement dépend des sanctuaires religieux et, reste dispensé essentiellement aux fils des nobles qui se destinent à l’étude et à la religion. L’école, ouverte à tous et toutes, obligatoire et gratuite, est une idée de la Révolution, idée inscrite dans la Constitution de 1791. Mais son application sera très difficile.
L’obligation est abandonnée pour ne pas mettre en difficulté les pauvres qui font travailler leurs enfants. Puis la gratuité disparaît en 1795. Sous l’Empire, l’école redevient confessionnelle. Toutefois, les communes sont incitées à créer des écoles publiques malgré l’opposition du clergé. Sous le règne de Louis Philippe, dit Monarchie de Juillet, la tâche de moderniser l’enseignement primaire est confiée à François Guizot, ministre de l’instruction publique. Ce sera la loi Guizot du 28 Juin 1833. Elle impose aux communes de plus de 500 habitants de créer une école pour les garçons (le projet d’école pour les filles est rejeté), ou, à défaut, de subventionner une école privée. L’instruction primaire comprend l’instruction morale et religieuse, la lecture, l’écriture, les éléments de la langue française, le système légal des poids et mesures…
La construction et l’entretien de l’école, le logement et le salaire de l’instituteur, qui ne doit pas être inférieur à 200 francs par an, sont à la charge de la commune. L’instituteur est nommé par le Conseil Municipal, après avis d’un Comité Communal constitué par le Maire, le Curé et deux ou trois notables ou conseillers de la commune. Ce Comité a notamment pour mission de seconder les vues généreuses du gouvernement pour la propagation de l’instruction populaire.
Ces obligations de création d’école ne seront pas suivies par toutes les communes. Pourtant, trois ans plus tard, on réagit à Saint-Aupre …
Les chèvres à Saint Aupre
Comme chacun sait , c'est grâce à la gentillesse de quelques éleveurs , sollicités et bien chouchoutés par Maurice Delphin, qu'une dizaine de chèvres sont présentes à notre foire aux chèvres pour le plus grand plaisir des jeunes visiteurs...Et pourtant, il y a 200 ans, il y avait pléthore de chèvres à Saint-Aupre....